FÉLINE FORÊT QUE JE SUIS
J'ai des griffes pour gratter la terre entre toi et moi. J'ai un fil pour suspendre les rires. Dans les croissants de lune, mon pinceau soulève le gris des nuages. Embrase avec moi les couleurs que je couche sur la toile. J'ai choisi de vivre dans ta forêt féline.
Ici, j'abrite les bêtes dans les rayons de soleil. Sous une épaisse couche d'étoiles et de neige, j'accompagne ma vie à petit pas de lune. Je peins la magie du ciel qui s'enflamme dans l'aurore. Il y a tout ces arbres comme un cocon de fleurs sauvages et les chants d'oiseaux qui inspirent mon souffle fougueux. La femme que je suis se joint aux bouleversements tendres de tes paysages.
Photographies : Rose aux joues photographie
Textes : Marie-Belle Rédaction Créative
Maquillage : Réflexion 101
Retouche photo : Mélissa Venne – Artiste Retoucheuse
Lieu : Multi Centre Saint Charles
MANON LABELLE | LA RADIEUSE DE NOVEMBRE
Ne doute jamais des heures qui passent. Sache que je reste debout entre les racines de mes toiles. Je m'accroche à la bête que je peins, à sa douceur silencieuse qui veille sur moi dans la dorure du soleil. Je suspends chaque seconde mauve qui passe dans l'ombre. Nous ne formons qu'un seul et même être dans le rêve. Sur le seuil, mon pinceau chatouille une nature sauvage beaucoup plus délicate que les pas de l'homme. J'entre dans une saison, entre le printemps et l'été de mon enfance. Les routes de campagne se dessinent à mes pieds. Entre les pierres, je commence à cerner le monde qui se cache.
LES HEURES MAUVES
DANSE AU COEUR DE LA MEUTE
Au-delà de la peur, je lève la tête dans le vent. Berce la bête dans un ruisseau gelé, petite fée aux doigts d'argent. Dans des contrées loin de la douleur et des cris, mes petits pieds m'emportent. Mes pieds de danseuse tracent des lignes vers le ciel. Mes pieds de solitude entre les peaux et l'écorce. Mes pieds peignent la douceur du monde dans tes yeux. Avec mes mains qui dévorent, je sculpte un nouveau monde enflammé.